« J’aimais […] toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires […] romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l’enfance »
Rimbaud

 

 

Enfances du cinéma et de la poésie : lanternes magiques, textes, peintures et musique

« Kaléidoscope d’enfance » 

 

 

Affiche réalisée par Stello Bonhomme

 

 

 

C’était le 3 mai dernier, à 18h15…

J’ai eu le très grand plaisir de présenter à un vaste public les trois artistes à l’honneur ce soir-là :

 

• Stello Bonhomme-Villani, jeune peintre talentueux http://www.behance.net/Docteur_Noir

• Bérénice Bonhomme, universitaire spécialisée dans le montage et le cinéma, projectionniste, membre du Laboratoire de recherche en Audiovisuel (LARA).

• Mon amie et collègue à l’Université de Nice, Béatrice Bonhomme-Villani, poète et directrice de la Revue Nu(e), qui fête cette année ses 20 ans d’existence.

 

 

 

 

La maison rouge

 

 

Ce « kaléidoscope d’enfance », présenté par nos trois Invités, est issu d’un spectacle de lanternes magiques dont l’originalité était d’associer un dispositif inventé au 17^e siècle avec de la poésie, de la peinture et de la musique composées de nos jours.

En effet, cette projection réalisée par Bérénice Bonhomme a associé des lectures enregistrées suivant une architecture rythmique particulière (textes de Béatrice Bonhomme), des dessins et peintures de Stello Bonhomme et une musique originale du compositeur Philippe Villani.

 

Sur les plaques de lanterne magique ont été manuscrits certains textes et ont été représentés de petits dessins ou peintures qui ont fait naître, par la fantasmagorie, une image « mouvementée », un tableau lumineux.

 

 

 

Dans le tissu de certaines journées se trouve comme la forme en creux d’une possibilité plus pure et plus belle qu’on pourrait presque saisir et cette possibilité se plaît pourtant toujours à vous échapper.
La clarté de l’air, la transparence est parfaite, le soleil possède le glacis de rares matins d’hiver, on sent une limpidité dans l’atmosphère. Cependant le moment d’en jouir paraît déjà terminé et toute cette splendeur ne se présente à vous que comme un déjà-vu d’enfance, cette clarté n’est qu’un simple reflet, un peu plus terne, d’une journée encore plus ciselée de bleu, plus joyeuse. Du temps passé.

La lumière est voilée par une pellicule très fine, fine comme le voile que posent sur leur tête les pleureuses.

 

Aujourd’hui lorsque je vous vois l’aube s’effranger de mauve, je pense à ce lit en berceau au centre de rayons caressants que mon regard ensommeillé filtre dans la chambre aux bougainvilliers.
Les murs étaient tapissés de mauve très pâle où se jouaient les clartés feuillues en ombres chinoises.

Matin brûlé de neige parmi les mimosas en fleurs, je courais dans le jardin d’arbre en arbre. L’aurore veloutée était déjà si chaude dans la touffeur de l’été qu’elle exaltait l’odeur du jasmin.

Aux matins premiers de mon enfance…

 

 Toutes les fenêtres et la grande baie ouverte…

 

Une terrasse rose…

 

Nanette et Chocolette, c’était de petits animaux en peluche…

 

Je me souviens de nuits entières…

 

 « Le soleil est à toi ! Le soleil est à toi ! » …

 

 

 

Comme l’a précisé Béatrice Bonhomme, ce dispositif esthétique, volontairement marqué par la recherche d’une image archétypale, pose certes la question du rapport à l’enfance, à la mémoire individuelle et familiale, mais, plus profondément encore, celle de la relation poétique à une mémoire collective et à l’enfance du cinéma.

 

 

 

 

 

Le public a été captivé par la magie de cette soirée, riche en vibrations esthétiques et émotionnelles :

 Galerie Depardieu

 

 

 

« Le kaléidoscope de Béatrice Bonhomme s’adresse « aux matins premiers de nos enfances » sa poésie est universelle, violente, bouleversante elle parle à nos âmes d’enfant, son cœur  « nourri d’effritements » c’est aussi le nôtre, sa gravité, sa sauvagerie sont les nôtres…Stello son fils anime par ses étranges œuvres picturales la valse folle des ombres chinoises qui nous plonge dans nos rêves et nos terreurs nocturnes… la lanterne magique mise en scène par Bérénice sa fille nous fait glisser dans l’univers des magiciens qui faisaient surgir comme par miracle « la vie telle qu’elle est présente sur la portée du temps »… Une même force, une même sève unit les acteurs du kaléidoscope mis en musique par Philippe Villani le frère de Béatrice… les notes comme improvisées au fil du long poème font valser nos émotions et nous bouleversent… nous recevons tous dans ces instants uniques « une gifle d’enfance » »

(Gabrielle Laghouati, Membre de Brasil Azur)

 

 

Une dégustation de gâteaux au chocolat, habituelle lors de ces rencontres littéraires, a été offerte par Brasil Azur à tous les participants.