Viva Nespresso !

 

C’est une dosette de café qui s’est vendue grâce au sourire enjôleur de George Clooney, avec une délectation mercantile dans un décor aussi feutré que fantasmé.

 

Quel luxe ! Vous pouvez choisir la couleur de votre choix pour égayer sa robe d’aluminium qui contient presque cinq grammes de café à votre goût !

Rendez vous compte, cinq grammes de café (pas forcément du Brésil) et pour chaque gamme entre trois et cinq variantes ! Par exemple dans la gamme Intenso, comment ne pas hésiter entre le café Kazaar, robe alu noire et exceptionnellement intense et sucré (sucré ?), Dharkan, robe alu gris bleu et longuement (longuement ? quatre vingt dix secondes)  torréfié et velouté, Ristretto, robe noire tout en étant puissant et contrasté, Arpeggio, robe mauve, donc intense et crémeux même dans sa version décaféinée, Roma, robe marron profonde d’où son caractère riche et équilibré ?

Comment ne pas hésiter devant le choix des couleurs des capsules qui brillent devant vos yeux émerveillés,  avant de glisser la dosette dans la machine ? Quelle délicieuse torture qui ne trouve son exutoire que dans cette petite tasse mousseuse que l’on hume avec délice, où l’on humecte ses lèvres avec un frisson délicieux avant de laisser son arôme se répandre dans sa bouche?

 

 

Nespresso, le paradis des yeux, du nez et de la bouche  pour la modique somme de 40 centimes, seulement cent euros le kilo : le luxe à la portée de tous…

Un paradis pour le consommateur mais l’enfer pour l’environnement. Lorsque Nespresso utilise une tonne d’aluminium, il rejette quatre tonnes de boues rouges pleines d’arsenic, de titane, de chrome, de plomb, de vanadium et de mercure en Méditerranée.

Avec mille tonnes de café vendus par semaine, Nespresso ne représente que cinq pour cent du marché mondial, mais c’est la part la plus profitable du marché. Les petits producteurs du réseau équitable ne font pas le poids. Ils se contentent de vendre les  grands crus de café du Brésil, du Pérou, d’Equateur, du Honduras, de Madagascar ou d’Ethiopie à 20 € le kilo, cinq fois moins cher que Nespresso.

D’autant plus que, sans s’occuper de sa qualité, Nespresso achète le café de toutes origines, Brésil ou pas, au cours le plus bas. Il y ajoute les aromes nécessaires pour que le consommateur retrouve dans le café issu de la capsule le goût de la noisette qu’il attend. Alors que la café traditionnel est torréfié à 200° en 20 minutes, Nespresso n’hésite pas à le torréfier à 1000°C en 90 secondes, ce qui lui permet de proposer une mousse qui persiste plusieurs heures grâce une pincée de graisse animale et d’additifs qui restent inconnus, quand les autres ne tiennent que quelques minutes,.

Mais le plus fort, c’est que Nespresso bat tous les records du taux de furane avec 117 à 244 nano grammes par millilitres (ng/ml) contre 43 à 146 ng/ml pour l’expresso, 20 à 78 ng/ml pour le café de cafetière à filtre, 14 à 65 ng/ml pour le café décaféiné et 12 à 35 ng/ml pour le café instantané.

Le furane ? C’est une substance organique utilisée dans l’industrie chimique comme solvant pour les résines lors de la production de laques et comme agglomérant dans la fonderie. Volatile et lipophile, le furane serait cancérigène pour le foie, encore que l’on ne sache pas encore jusqu’à quel point. Certes, il n’y a pas que Nespresso qui contienne du furane. Les  soupes et les pots pour bébés en contiennent beaucoup, parce que, comme Nespresso, le furane reste prisonnier dans des capsules qui restent hermétiquement fermées. Aussi le vrai amateur se contentera t-il des vrais cafés brésiliens.

 

Alors, bravo Nespresso ! Tant pis pour les risques de cancer et les dégâts écologistes si les consommateurs et les actionnaires sont contents, encore bravo ! 

 

 

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