Parfum d’encre

 

 

Éthéré, immatériel, un parfum qui nous plaît nous renvoie à cette partie de nous qui lui ressemble… et qui, hélas, de si impalpable, finit chez certains dans l’oubli.

Une brise parfumée à peine pressentie (celle-ci, pas une autre) et nous voilà transportés vers ce « je-ne-sais-quoi » de perdu dans le temps, l’enfance, un amour, un paysage. Pris au dépourvu, nous lâchons les amarres. Notre vie fait une pause ! Instant d’éphémère, insaisissable. Mais un petit bonheur est bien là : un sourire nous prend aux yeux, parfois aux doigts, parfois aux lèvres.

L’encre sur le papier convoque une sorte de parfum mythique… un peu à l’instar du « N°5 » de Chanel, parfois en plus abordable. Si nous ne sommes plus à l’époque du calame ou de la plume d’oie, l’encre fuyante sur le papyrus éveille souvent le même rêve que l’Orient Express. On oublie les pâtés bleus ou noirs qui ont désarçonné nos ancêtres et engendré les boules jetables. On préfère y voir la coquinerie de l’encre joueuse… ou bien le désir qu’elle exprime sans honte au papier qui s’en imprègne. L’encre sur le papier, c’est une histoire chargée de sensualité et d’enchantement, c’est un effluve d’amour qui s’offre à qui veut le saisir.

Aimer un livre, c’est avant tout le caresser des yeux et du regard, dans les sillages de ce parfum.

Ensuite écouter, en les respirant, les promesses des pages feuilletés : des vies qui dédoublent les nôtres, qui s’ouvrent au mystère, qui nous expliquent nous-mêmes et le monde. La troisième et ultime étape n’a pas toujours lieu. Dans (presque) toute bibliothèque d’un amoureux de livres, il y a un, deux, quelques ouvrages aimés mais non lus. Le temps manque, le devoir presse. Mais le livre est là, son odeur aussi. À tout instant, il exhale la possibilité d’un rêve. Un jour, peut-être, on déshabille enfin, page par page, l’objet de notre désir. Nous aurons alors possédé un morceau supplémentaire d’univers. Et nous en serons heureux.

Tant qu’aucun créateur n’aura isolé la quintessence numérique capable d’instaurer cette ivresse du regard et du contact, le livre en papier survivra à l’écran tactile.

La rubrique littéraire sur cet espace virtuel se veut paradoxalement porteuse de cet espoir confiant. Combien de fois un aperçu éclair de l’esprit, de l’intellect, du caractère d’un être inconnu crée l’envie de toucher sa peau, de sentir son odeur… De même une phrase, un extrait, un entretien à propos d’un livre présenté sur l’écran pourra éveiller une émotion, un désir de proximité parfumée et de découverte totale.

Nos choix, français ou brésiliens, seront forcément subjectifs. Notre seule prétention sera celle de partager avec joie et tendresse des mots et des idées. Nous nous inspirerons en quelque sorte du principe de la littérature « de cordel ». Celle qui, au Brésil, depuis le XIXe siècle, désigne des feuillets culturels épinglés sur des ficelles dans des marchés (ficelle : cordel, en portugais), pour qu’ils soient accessibles à tous. Dans cet espace web, la corde sera invisible, mais les pages y seront toutefois accrochées pour parvenir aussi au plus grand nombre. En toute générosité.

 

 

 

 

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