Dans la région, il y a deux magnifiques Annonciations de Louis Bréa : celle de Lieuche, qui date de 1499, dont je montre quelques photos, mais sur laquelle je ne m’étendrai pas, car en ce moment l’église est interdite au public en raison d’un fissure inquiétante sur la façade nord (avis aux généreux donateurs).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Il y a aussi le grand retable de l’Annonciation de Taggia, à 60km de Nice sortie Arma di Taggia, dans le couvent des dominicains. Cette Annonciation est antérieure à celle de Lieuche… et cela se voit, dans la précision des expressions et du velouté du visage à Lieuche par rapport à Taggia.

Cette Annonciation de 2,3 m x 2 m, commandée par les frères Fabien et Sébastien Asdente, date de 1494.
Le thème de l’Annonciation, très prisé dans la région, se retrouve dans de nombreux retables soit en position centrale soit dans les parties secondaires.

 

 

 

Le retable est composé d’un grand panneau central et de quatre compartiments latéraux.

La scène se déroule dans un oratoire, dont une large baie s’ouvre sur la campagne environnante. Louis Bréa a particulièrement soigné les décors architecturaux : les faisceaux de colonnes de marbre écarlates à chapiteaux blancs, le plafond à caissons dorés, constituent un décor Renaissance vu en perspective.

Au centre, Marie agenouillée devant un prie-Dieu, est vêtue d’une robe de brocard vermillon recouverte d’un manteau bleu; elle porte ses cheveux longs sur les épaules, signe de sa virginité;

 

 

son nimbe, vu de face, porte une inscription, ainsi que le galon de chacun de ses vêtements. Entre les 2 personnages, un vase à fleur de lys.

 

 

L’archange Gabriel porte une cape dorée bordée de rouge, sur laquelle sont aussi gravées des inscriptions.

Les personnages latéraux sont les Saints patrons des donateurs, Fabien pape à Gauche et Sébastien martyr à Droite ;

Curieusement, Sébastien, bien que transpercé de flèches, ne saigne pas, ne souffre pas ; il est bien musclé, presque charnel, il est de profil, on dirait qu’il prend la pose.

Dans le panneau central et surtout celui de St Fabien, l’artiste joue à fond les oppositions de couleur vêtement vert sur aube blanche, cape rouge vif sur fond vert foncé coupé par un grand rideau doré.

Fabien porte la tiare et l’auréole.

Au dessus St Dominique puisque nous sommes dans une église dominicaine.

A droite St Pantaléon, très vénéré en Ligurie, patron des médecins et pharmaciens, représenté avec une coupe à onguent et une spatule, portant des vêtements laïcs, barbe et cheveux mi-longs bouclés sous une toque en velours noir : il s’agirait d’un autoportrait de Louis Bréa.