À Georges, avec tendresse…

 

Né en Egypte, fils d’un libraire francophone d’Alexandrie, Georges Moustaki est sans doute l’un de ces « métèques » qui a le plus mélodieusement fait aimer la langue française dans le monde.

Mon émotion aujourd’hui ne pleure pas uniquement le chanteur qui, sans prouesses de voix particulières, mais avec une sensibilité extrême, a enchanté un public aussi vaste.

Mon émotion est d’ordre personnel. Car ses chansons m’ont accompagnée depuis les débuts de ma jeunesse et m’ont aidé à grandir, m’ont aidé à croire. Plus qu’un engagement politique quelconque, Georges avait un engagement envers la Liberté… ce concept si complexe, si mal mené, si décrié. Une liberté qui se révolte, une liberté qui respecte, une liberté qui ne s’endort pas. Une Liberté qu’il a su, lui aussi, me transmettre comme mon bien le plus précieux. Souvent « sans la nommer », sa révolution permanente m’a portée, m’a soulevée, est devenue mienne. Je ne m’en suis jamais lassée.

 

Mon but n’est donc pas de répéter aujourd’hui des détails sur sa vie ou sur son œuvre.

 

Je me permettrai tout simplement de rappeler que le Brésil, comme la France et la Méditerranée, était l’un des espaces privilégiés de ses errances. Georges Moustaki a adapté en français la célèbre bossa-nova « Águas de Março », a rendu hommage à Barbara sur la musique du compositeur brésilien Ernesto Nazareth, a fait des enregistrements à Rio aux côtés de Paula Morelenbaum, a composé « Bahia »,…

 
C’était un ami de l’écrivain Jorge Amado.
 

Georges Moustaki et Jorge Amado

 

Georges Moustaki dans la maison de Jorge Amado, à Salvador de Bahia (Casa do Rio Vermelho) © Filomena Iooss

 

Aujourd’hui, sur cette page, il n’y aura que la tendresse émue d’un adieu qui ne l’est pas.

Une histoire me vient à l’esprit. Celle de Hassan, ce « troubadour comme on en rencontrait au Moyen Age, amoureux de sa viole, amoureux de son indépendance, amoureux de l’amour ». Après avoir traversé bien des pays, lorsque ses jambes commençaient à décliner et son vieux cheval l’avait quitté, Hassan s’arrête avec sa viole près d’une fontaine. Une fillette à la chevelure noire et aux jambes fines approche. D’une voix claire, elle chante une « romance inconnue »… puis s’en va. Une femme très belle au parfum de fleur lui apprend que la fillette était leur fille… qui avait attendu qu’il revienne pour partir à son tour. Les amants s’endorment enlacés, comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Au réveil, Hassan sourit mystérieusement… son cœur s’arrête doucement de battre… et son corps disparaît. Mais déjà un jeune étranger passait sur la même place, une viole à la main. « – Comment t’appelles-tu ? demanda la femme. / – Hassan ». Songeuse, elle pense à sa semblable qui, quelque part dans le monde, aurait engendré ce fils de Hassan, « cet autre Hassan, qui, comme son père, parcourait les routes en offrant l’amour, la consolation et la mélancolie ».

 

Hassan pourrait être Georges, qui a choisi Nice comme dernier port d’attache… Cette histoire, en tout cas, c’est Georges qui l’a écrite…

 

Sa musique restera dans mon cœur. Son image d’homme pacifique aussi.
« Com carinho »… comme il me l’a dit un jour…

 

 

 Georges Moustaki et Filomena Iooss

 

 

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