Salut l’Artiste !

 

par Claudette Lenfant

 

 

Il était mon voisin, Il était mon ami…

Jean Pulicani, artiste peintre d’origine corse, nous a quittés le 18/12/2003 à l’âge de 73 ans, laissant une œuvre magnifique, témoignage éternel de son immense talent.

Aujourd’hui, presque 16 ans plus tard, je peux enfin lui rendre hommage en partageant avec vous l’admiration que je lui porte.

Originaire de Santa Lucia Di Mercurio, petit village près de Corte, petit fils d’un professeur de sculpture et de peinture de la Ville de Paris, Jean « était né dans la peinture », comme il se plaisait à le dire : il avait appris à peindre à l’âge de 10 ans.

Cependant son père, PDG de l’Union Française de Réassurance, a d’autres projets pour Jean qui, pendant des années, va devoir se former aux métiers de l’assurance en Angleterre, en Allemagne et en Espagne.

Si Jean a du mal à tenir tête à son père, il n’abandonne pas pour autant le dessin et l’appel de la peinture est le plus fort.

Sa rencontre avec Joséphine, sa seconde épouse, sera déterminant. Elle croit en son talent et va l’encourager à suivre l’excellente formation de l’Académie de la Grande Chaumière à Paris où très vite Jean se distingue auprès de ses professeurs.

Surnommé le Peintre de la couleur, Jean excellait dans la composition de symphonies aux teintes éclatantes : bleu, jaune, orange, rouge, véritables invitations à l’optimisme.

Revendiquant l’influence des impressionnistes et des cubistes, ses maitres étaient Matisse, Picasso, Lothe, Dali, Giacometti, Cézanne. Il avouait son admiration pour Ambrogiani, son compatriote. Jean se disait cependant l’homme d’aucune chapelle.

Son art pouvait se définir entre figuratif et abstrait : « L’organisation des reliefs m’intéresse, qu’ importe la fidélité à la reproduction d’un paysage, ce qui compte c’est l’interprétation personnelle. »

 

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi dans ses toiles à la composition magistrale (vous y remarquerez toujours le trou de lumière) les arbres sont bleus, le ciel jaune ou/et rose. Les montagnes mauves ou bleu gris nous invitent au rêve et au voyage.

 

 

 

 

 

 

Car Jean aimait voyager, mais jamais sans son appareil photo dont il utilisait ensuite les clichés comme supports graphiques préliminaires de ses toiles : il les redessinait sur papier, les travaillait et les crayonnait au fusain. Comme Picasso, Jean n’était pas seulement peintre, il était un dessinateur rigoureux et talentueux.

L’éventail de son inspiration était vaste : Paris, Montmartre, où il vécut de très nombreuses années, l’Espagne, le Maroc, les îles lointaines et la Corse, bien sûr, dont il a magnifié les villages et les marines.

 

 

 

 

 

 

 

 

N’oublions pas ses magnifiques natures mortes, ses nus, et les tableaux représentant des orchestres de jazz dont il était fan et auxquels il donnait vie par la forme et le mouvement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses toiles, intenses moments de bonheur, ont fait le tour du Monde : Paris au Grand Palais, dans le cadre prestigieux du salon des Indépendants, Montréal, la Californie, New York, Cuba, Panama, le Maroc, La Réunion, Saint Barthélémy, Ajaccio, Bastia, Corte, Porto Vecchio (où il s’était installé avec son épouse en 1990). Elles lui valurent de nombreux prix et distinctions.

Au delà de l’artiste, je garderai de Jean le souvenir d’un homme discret et modeste qui ne parlait jamais de son talent…

Cependant, dès qu’il se trouvait devant un tableau, la passion l’emportait et il était toujours prompt à faire partager ses émotions picturales.

« La peinture c’est un deuxième souffle de vie, je ne peux plus m’en passer » confia-t-il à Corse Matin lors de sa dernière exposition à Porto Vecchio en 2001.

 

 

 

 

 

 

C’est la Peinture qui a dû se passer de toi prématurément, Jean,

et il m’arrive encore souvent d’improviser dans mes rêves une nouvelle toile que tu ne peindras jamais.

 

           Addiu Jean

 

 

 

 

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