Vers 1570, après le bois Brésil, le sucre lui succède en tant que produit principal du Brésil.

 

 

 

La canne à sucre est un produit connu au Portugal depuis la fin du XV^e siècle, période où sa culture se répand à Madère, aux Açores comme aux îles du Cap-Vert, aux îles de São Tomé et Principe ou aux Canaries. Madère est de loin la région la plus productrice, jusqu’à ce que le sol s’y épuise.

Le Brésil s’impose alors comme un espace relais avec ses espaces vierges qui ne demandent aucune irrigation. Les plaines autour de Pernambouc, de Bahia, permettent d’obtenir de très bons rendements.

 

Le premier moulin à sucre avait été construit dans l’île de São Vicente en 1533 par la famille Schetz, des marchands flamands. Les moulins à sucre se développent ensuite rapidement : en 1570 il y avait cinq dans le sud du Brésil autour de Porto Seguro, trente et un dans le centre autour de Bahia et vingt-quatre dans le nord autour de Pernambouc. Le dynamisme de la production était tel qu’on en comptait deux cent trente cinquante ans plus tard, mais ils se concentraient du plus en plus au Nord-Est du Brésil, autour de Pernambouc.

 

Pour développer la production sucrière, le Royaume du Portugal utilisa la sesmaria, c’est à dire la concession de terres qui avait pour objectif, outre la production, de peupler les territoires et de récompenser les nobles et les militaires dévoués à la couronne. Ce système n’était d’ailleurs pas né au Brésil, car il existait déjà au Portugal, lorsque la Loi des sesmarias de 1375 fut promulguée pour lutter contre la crise agricole et économique qui avait succédé à l’épidémie de peste noire.

Lors de la conquête du territoire brésilien à partir de 1530, le Royaume du Portugal décida d’utiliser le système des sesmarias pour permettre la culture du sucre dans la colonie, un droit qui pouvait être révoqué si la production ne commençait pas dans les délais fixés. Ce système a fortement influencé l’organisation sociale et l’organisation du travail au Brésil, jusqu’à aujourd’hui.

 

La sesmeria s’organisait autour du moulin à sucre, engenho de açúcar, tandis que le propriétaire du moulin, détenteur de la sesmaria, faisait cultiver tout ou partie de ses terres concédées par des colons, les lavradores, liés par des baux, qui utilisaient une main-d’œuvre formée d’esclaves indiens puis noirs.

 

 

 

 

 

Les esclaves coupaient les cannes qu’ils transportaient ensuite au moulin hydraulique ou mû par des bœufs. Le jus extrait des cannes était cuit dans des chaudières, les caldeiras, puis raffiné dans des cônes de terre cuite. Il était ensuite placé dans des caisses extrêmement lourdes, autour de deux cent kilos.

 

 

 

 

Dès 1550 en effet, l’exploitation de la population indienne locale n’étant plus suffisante pour la production sucrière, les indiens s’enfuyant à l’intérieur des terres, il fallut recourir aux esclaves africains pendant trois siècles, au point que le Brésil est le pays qui a reçu le plus d’esclaves noirs, cinq millions et demi, transportés surtout par des armateurs britanniques et français, notamment Bordelais et Nantais.

 

Puis, à la fin du XVIIe siècle, on découvrit de l’or dans une grande région que l’on appela Minas Gerais.

Une autre ère commençait pour le Brésil…

 

 

À suivre…